Récupération eau de pluie
La récupération d’eau de pluie est une démarche consistant à collecter les eaux pluviales afin de les réutiliser pour un usage industriel ou individuel. Elle répond à un besoin économique permettant d’orienter l’utilisation de l’eau traitée vers des usages alimentaires ou médicaux.
Ce type de dispositif est écologique dans la mesure où elle réduit la pollution ainsi que le gaspillage de l’eau. Il répond également à un besoin d’eau dans certaines régions souffrant de l’absence d’un réseau d’alimentation en eau.
Principe
L’eau de pluie possède des caractéristiques biochimiques proches de celles de l’eau du robinet. La différence entre les 2 liquides se trouve dans l’éventuelle contamination de l’eau de pluie. En effet, l’eau de pluie peut présenter des résidus polluants dans l’air et ne fait pas l’objet d’une prise en charge tant pour le traitement que pour le stockage. La pluie ne peut de ce fait être utilisée à des fins alimentaires, mais elle peut servir à d’autres utilisations afin de réduire de manière considérable la facture d’eau.
Objectifs et réglementation
La récupération d’eau de pluie répond à un besoin de recyclage et d’économie. Les eaux pluviales constituant une ressource liquide, elles peuvent être usées dans la réalisation de tâches domestiques et sanitaires (lavage du sol, des carreaux, des véhicules, du linge ; évacuation des excrétas ; arrosage des plantes du jardin ; etc.). Elles servent également à des fins industrielles et sont autant utilisées dans les bâtiments à usage personnel que professionnel.
L’arrêté du 21 août 2008 régit les utilisations possibles de l’eau de pluie. Son usage à des fins de consommation humaine est interdit relativement à l’article R.1321-1 du code de la santé publique. La récupération ainsi que l’utilisation d’eau de pluie sont en outre interdites dans les logements sanitaires (hôpitaux, dispensaires et hospices), les cabinets médicaux et les établissements scolaires pour enfants de bas-âge.
Installation
Le coût d’installation d’un système de récupération varie en fonction de la complexité du dispositif. Il est de 1 500 euros pour les dispositifs assurant uniquement la réutilisation des eaux pluviales et peut aller jusqu’à 5 000 euros pour un équipement comportant un système de filtrage, de stockage et de signalisation. Ce dernier type d’installation requiert l’intervention d’un professionnel, d’où l’éventualité de voir les tarifs doubler, voire tripler.
L’achat de la cuve de stockage représente la plus grande part du budget d’installation, le coût des citernes étant généralement compris entre 3 000 et 4 500 euros (hors taxe). De plus, l’usage de cuves correspondant aux normes en vigueur est obligatoire.
L’installation d’un système de récupération d’eau de pluie doit cependant respecter des règles particulières autant pour les équipements utilisés que pour leur installation. On peut citer entre autres :
– l’usage de matériaux insensibles à la pluie (susceptibles de faire apparaître des effets de corrosion) ;
– la mise en place de grilles anti-moustiques (afin d’éviter l’infiltration de l’eau) ;
– la séparation du réseau d’avec celui de l’eau potable avec nécessité de robinets distincts pour les 2 sources ;
– la présence de signalisation mentionnant explicitement les risques et la non-potabilité de l’eau stockée.
Fonctionnement
La récupération d’eau de pluie fonctionne suivant différents processus :
– la récupération proprement dite : elle collecte les eaux pluviales à travers un système de captage afin de l’acheminer puis la conserver dans un réservoir répondant à des normes de qualité et de propreté.
– le traitement : il comprend les étapes du dégrillage et de filtration qui sont respectivement situées en amont et en aval du réservoir.
– le stockage : cette étape assure la conservation ainsi que la préservation de l’eau récupérée avant son utilisation.
– la diffusion : elle consiste à renvoyer l’eau vers les points de distribution afin d’être réutilisée.
– l’information : il s’agit d’apposer des signalisations aux différents points de distribution dans le but de sensibiliser les différents acteurs du réseau pour le maintien ainsi que la qualité du dispositif.
Au final, l’eau de pluie récupérée servira à alimenter les tuyaux d’arrosage, les piscines, les jardins pluviaux, les toilettes, et ces dernières années, les machines à laver. Dans certains pays, elle est également employée dans les lave-vaisselles, les équipements de bain et les dispositifs d’eau potable.
Entretien
L’entretien des dispositifs de récupération d’eau de pluie doit être régulier. Bien que cette opération soit réalisée par un professionnel, elle peut être effectuée par les propriétaires de l’installation. L’entretien se résume à vérifier que :
– la totalité des équipements utilisés est maintenue propre et en état de marche ;
– les signalisations existantes sont apposées aux bons endroits et toujours visibles ;
– le système de dysfonctionnement est en état de marche.
Outre ces conditions, le propriétaire des installations a pour obligation de tenir à jour un carnet sanitaire, en plus de sensibiliser les résidants d’un logement sur le fonctionnement du dispositif.
Concernant les cuves, l’entretien dépend de la matière ainsi que des caractéristiques techniques du matériel. Actuellement, elles sont fabriquées en béton ou en matière synthétique et nécessitent un nettoyage plus ou moins fréquent, selon le type de réservoir. Les cuves en béton neutralisent naturellement l’acidité de l’eau de pluie, tandis que celles en matière synthétique nécessitent le recours à différents procédés comme l’usage de pierres calcaires.
Avantages fiscaux et subventions
Relativement à l’article 49 de la loi du 30 décembre 2006, les matériels de récupération et de traitement des eaux de pluie bénéficient d’un crédit d’impôt équivalant à 15 % de la valeur des équipements.
L’obtention de ce crédit implique toutefois que les dépenses liées à l’achat de ce type de matériel n’excèdent pas les 8 000 euros pour une personne habitant seule dans un logement pour la période du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2015. Elles ne doivent pas dépasser les 16 000 euros pour un couple.
Concernant les maisons de plus de 2 ans, une TVA à 5,5 % est accordée sur les équipements. Il est en outre possible de bénéficier de financements octroyés par certaines collectivités territoriales pouvant aller jusqu’à une centaine d’euros par mètre cube d’installation.